Rapport 2002

Introduction

Ce Rapport est avant tout pragmatique, à l’image des professionnels libéraux et des personnalités qualifiées rencontrées lors du deuxième tour de France organisé par l’Observatoire API-PL du 28 mars au 6 mai 2002.

Cette initiative a été placée sous le Haut patronage de Monsieur le Président de la République, parrainée pour la seconde fois par le président de l’Association des Régions de France et désormais par le Premier ministre, le Ministre délégué à l’Industrie, aux PME, au Commerce, à l’Artisanat et à la Consommation.

Merci à ceux qui ont contribué directement ou indirectement, selon leur disponibilité et leur intérêt, à cette initiative.

Il ne s’agit pas de communiquer ici un message institutionnel de tel Ordre ou telle Association mais bien la réalité du terrain.

Depuis sa création, en 1999, l’Observatoire a multiplié les rencontres régionales avec les professionnels pour connaître la situation réelle, au-délà des communications des associations et des entreprises.

Ce Rapport a donc été sous-titré “Idées reçues et données” afin que sa lecture soit aussi dynamique que possible. Il pourra être développé : l’Observatoire confirme ainsi sa compétence et sa méthode de travail.

Il s’agit bien de favoriser la connaissance d’une communauté professionnelle pour que les relations se développent avec les entreprises et les administrations.


Tous les éléments (technologiques, réglementaires et humains) permettant aux professionnels libéraux d’utiliser internet et de développer leurs services existent et sont accessibles. Malheureusement, ces éléments ne sont pas réunis.

La situation décevante s’explique par le manque de communication et de connaissance des véritables besoins des usagers : les professionnels du terrain et leurs clients. Il est également reproché les ambitions des associations professionnelles et des entreprises souhaitant être prédominantes dans ce marché de prescripteurs.

Les professionnels libéraux n’utilisent pas encore internet comme ils le devraient, comme ils le souhaiteraient.

Vingt recommandations ont pu être mises en évidence : autant de suggestions pour répondre aux attentes, besoins et expériences évoqués.


Toulouse, Paris, Poitiers, Octobre 2002.

Thierry BOUCHARD,
Président

Dr Philippe CHARTIER,
Vice-président à l’action solidaire

Me Lionel REVELLO,
Vice-président à l’action européenne

Me Jean-Paul RAVALEC,
Secrétaire général

Recommandations

Internet est désormais indissociable de l’activité économique, quelle que soit la taille et l’activité de l’entreprise. De nouveaux métiers apparaissent, de nouveaux risques, de nouvelles méthodes. Il est nécessaire d’accorder un cadre sûr pour que les professionnels et leurs clients – que ce soit des particuliers, des entreprises ou des administrations – leur maintiennent leur confiance dans leur rôle de conseil.

 

1 Il est recommandé d’intégrer la considération d’internet dès la première rédaction du code déontologique des nouvelles professions et d’inciter les professions non-réglementées à se doter d’une charte.
2 Il est recommandé de détecter les professionnels qui n’ont jamais travaillé sans internet pour qu’ils témoignent de leurs méthodes sans préjugés et filtres des anciens codes déontologiques.
3 Il est recommandé d’associer les nouveaux métiers et les entrepreneurs libéraux aux formations des Ecoles professionnelles et “de l’internet” afin qu’ils apportent des expériences concrètes.
4 Il est recommandé de reconnaître l’utilisation d’internet par un professionnel libéral comme une compétence au même titre qu’une spécialité de son activité.
5 Il est recommandé de repenser la formation à l’internet en l’associant aux stages professionnels obligatoires, afin d’augmenter les apports réciproques de compétences des plus jeunes et des plus anciens.
6 Il est recommandé de rendre la formation à l’internet obligatoire en en confiant la gestion à des organismes indépendants des priorités de financement des associations.
7 Il est recommandé de chercher des alternatives au financement du matériel informatique tenant compte des obligations déontologiques et des performances techniques nécessaires à l’exercice de la profession.
8 Il est recommandé de contribuer au financement de l’investissement en particulier pour les investissements obligatoires et/ou certifiant la sécurité et la déontologie.
9 Il est recommandé d’associer les professionnels libéraux à la lutte contre la cybercriminalité, en particulier grâce à leur rôle de prescripteur dans le milieu économique et à cause de la nature confidentielle des données dont ils sont les gardiens.
10 Il est recommandé de fédérer les grandes actions sécurité et en particulier les actions de l’Etat en associant les acteurs de l’internet au Conseil de la sécurité intérieure.
11 Il est recommandé d’assurer la compatibilité technique des solutions d’authentification et de certification en la confiant à une autorité de tutelle indépendante des entreprises et des associations.
12 Il est recommandé de rendre obligatoire une assurance pour les prestataires et développeurs informatiques sur le modèle de l’assurance professionnelle des professions libérales.
13 Il est recommandé d’établir un label pour les actions commerciales par courrier électronique afin de lutter contre les courriers promotionnels non-désirés (“spams”) et de responsabiliser les intermédiaires.
14 Il est recommandé d’utiliser des logiciels libres et du domaine public et de ne pas obliger à l’utilisation de logiciels commerciaux lors de mise à disposition de fichiers sur internet.
15 Il est recommandé d’intégrer les professions libérales aux enquêtes statistiques afin de mieux les connaître.
16 Il est recommandé de considérer les professionnels libéraux comme de véritables chefs d’entreprise, des entrepreneurs libéraux et de faciliter leur accès aux mêmes aides que les entreprises traditionnelles.
17 Il est recommandé d’associer les professions libérales à l’esprit de création d’entreprises. Les professionnels du chiffre et du droit sont largement impliqués dans l’accompagnement des créateurs et peuvent contribuer à leur motivation et simplifier leurs démarches par des prestations en ligne.
18 Il est recommandé de développer une formation au marketing libéral qui tiendrait compte des contraintes déontologiques.
19 Il est recommandé de valoriser les expériences des professionnels libéraux dans le cadre des réflexions concernant le travail à domicile et le télétravail.
20 Il est recommandé d’associer largement les professionnels libéraux aux travaux de préparation du Sommet mondial pour la Société de l’information, en réponse au souhait de l’Organisation des Nations Unies d’ouvrir les contributions au secteur privé et à la société civile.
Organisation des Idées reçues et données :
Le constat : internet n’est pas une priorité

Internet au point mort : quelques freins communs

Les professionnels libéraux sont des chefs d’entreprise

L’organisation et les méthodes de travail doivent évoluer

Les relations extérieures des professions libérales : regrets

Communiquer avec internet : possible sous conditions

Se former et s’ouvrir aux enjeux de l’internet

La sécurité : une crainte fondée et entretenue

L’incitation par l’exemple

Cahier de doléances : attentes et besoins de la base

Le constat : internet n’est pas une priorité.

– Les professionnels libéraux sont avant tout des praticiens.
Ils exercent un métier et toute activité annexe sera effectuée au détriment de celui-ci.

– Les entrepreneurs libéraux exercent des professions réglementées ou non-réglementées.
La problématique de l’utilisation de l’internet sera donc différente, la principale différence étant l’autorisation à effectuer de la publicité et du démarchage commerciale.

– Les professionnels libéraux sont individualistes voire parfois égo-centriques.
Ce sont tous des cas particuliers sensibles à l’âge, à la formation, à la situation géographique, aux collaborateurs, à la clientèle… autant de points de différenciation et de divergence entre eux.

– Les professionnels libéraux sont contre ce qui est imposé.
Que ce soit des règles ou des lois, des équipements ou des logiciels, des confrères ou des prestataires, ils manifestent la plus grande réserve si ce n’est une contestation de principe.

– Les structures intermédiaires n’ont qu’un rôle d’information et ne sont pas coercitives.
Les professionnels libéraux sont très/trop sollicités par les associations et n’ont pas une bonne compréhension de leurs actions parfois concurrentes si ce n’est contradictoires.

– Toutes les professions libérales n’ont pas le même type de clientèle : particuliers, entreprises, administrations, collectivités locales et autres professions libérales.
Les professionnels libéraux – qu’il convient donc de nommer des “entrepreneurs libéraux” – sont donc mal connus de leurs partenaires et souvent des administrations. Tous ne sont pas organisés en associations ordinales et ne sont pas pris en compte dans les sondages et autres enquêtes statistiques.

– Les professionnels libéraux pourraient être des médiateurs en complexité, selon l’expression utilisée par M. Jean-Pierre RAFFARIN lors du colloque de l’Observatoire API-PL en 2000.
Ils sont en effet intermédiaires et prescripteurs et touchent l’ensemble de l’activité économique des entreprises et des particuliers.

– La plupart des professionnels libéraux regrette le manque d’intérêt de leurs associations professionnelles et de la prise en compte de leurs réels besoins et attentes.
Ce regret est motivé par un manque de communication précise, simple et réciproque.

– Les professionnels libéraux les plus jeunes regrettent que leurs confrères ayant les activités les plus importantes et des engagements associatifs soient “vieillissants” (selon le terme généralement utilisé) et ne se sentent pas concernés par l’internet.
Les présidents nationaux, régionaux et départementaux des associations professionnelles sont en effet des personnalités reconnues mais parfois déconnectées de l’actualité du terrain.

– Les codes et chartes déontologiques inadaptés dans leur écriture d’origine sont toujours trop formels pour suivre l’évolution rapide des techniques et des besoins exprimés par la clientèle.
Les professionnels libéraux sont parfois limités dans leurs actions de simple réponse aux questions de leurs clients concernant leur profession en général ou d’un dossier en particulier.

– Il existe un subtil distinguo entre la publicité, la promotion et la “nécessaire information du public”.
Selon l’originalité et la capacité inventive du professionnel libéral, la limite de communication sera interprétée et détournée.

– Internet n’est pas de l’informatique.
Il y a une confusion à corriger : internet est souvent rejeté parce que lié à la mauvaise et ancienne image de l’ordinateur (coût, panne, difficulté à utiliser les logiciels…). Les nouveaux matériels, logiciels et services doivent corriger cette confusion.

– Internet n’est qu’un outil.
Certes sans comparaison, fabuleux, exceptionnel… mais ce n’est qu’un outil au même titre que fût le telex et le télécopieur. Il s’agit donc d’un moyen et non d’une fin.

– Internet permet de faire connaître la profession.
La facilité de communication de l’internet permet la recherche et la diffusion d’information et le contact facilité, bases de la curiosité. Les professions libérales sont généralement mal connues dans leur fonctionnement et leurs métiers. Les clients posent des questions et les professionnels libéraux, à titre individuel, souhaitent apporter des réponses.

– Certains professionnels libéraux s’en remettent à leur ordre et à la déontologie, d’autres interprètent les textes.
SEO est source de conflit car certains confrères utilisent ce vecteur de communication pour du démarchage illicite de (leur) clientèle.

– Les volontés individuelles sont souvent bridées par les structures.
Non seulement les règles déontologiques mais également les priorités ou centres d’intérêt des responsables des structures vont à l’encontre des bonnes volontés et des énergies.

– Certains professionnels libéraux regrettent que la promotion de leur profession soit parfois l’apanage exclusif de l’ordre.
Ils ne peuvent ainsi répondre directement aux questions de leurs clients ou alors en se mettant en situation conflictuelle avec l’ordre.

– Certaines associations professionnelles regrettent que de nombreux professionnels libéraux n’ont pas intégré cette culture de l’internet.

Il faut aujourd’hui les convaincre et les former. Le choix des méthodes est important car il ne s’agit pas d’imposer ni de former à l’informatique. Ce qui est pourtant généralement l’erreur commise.

– Les professionnels libéraux en charge des technologies de l’information dans les structures départementales et régionales éprouvent souvent un sentiment d’échec.
Les objectifs et les moyens ne correspondent en effet pas à la mission confiée.

– De nombreux professionnels libéraux ne connaissent pas leurs droits et devoirs déontologiques.
Par manque de curiosité, d’intérêt ou par facilité, ils exercent leur métier par routine. De très nombreux professionnels rencontrés ignorent les travaux de leurs ordres concernant internet et l’évolution conséquente de leurs textes déontologiques.

– Un texte réglementaire n’a un intérêt que s’il présente également des sanctions.
Les codes et chartes déontologiques listent les recommandations et les interdictions sans présenter de conséquences en cas de non-respect. Les professionnels les plus respectueux regrettent donc que leurs confrères les moins respectueux ne connaissent pas les sanctions encourues et ne soient pas sanctionnés d’une manière préalablement connue.

– Les relations de confiance et de conseil des professionnels libéraux sont basées sur l’intuitu personae.
Le contact humain demeure à la base des métiers et une priorité de toutes les professions. Internet ne peut se substituer à cette relation mais peut suppléer à l’incapacité de multiplier les rencontres lorsque la confiance est accordée.

– Les professionnels libéraux sont des consommateurs avertis.
Ils sont à la fois “chefs d’entreprise” et “particuliers”, consommateurs à titre personnel ou pour leurs clients. Les arguments légaux et commerciaux les incitant à utiliser internet ne prennent pas toujours en compte leur situation socio-professionnelle originale.

– Les professionnels libéraux exercent des métiers de conseil et sont donc ouverts aux conseils.
Dans la mesure où ceux-ci n’entrent pas en contradiction avec leurs convictions. Les conseils doivent être présentés avec diplomatie car ceux venant de leurs pairs sont parfois malvenus/mal perçus et ceux venant de non-professionnels sont parfois rejetés car exprimés par des personnes soupçonnées de ne pas connaître la profession.

– Les professionnels libéraux recherchent des alternatives et tendent à faire des choix éclairés.
La décision finale doit leur appartenir et correspondre à leur “intime conviction”.

– Le travail de sensibilisation à l’internet est long et délicat car il s’ancre sur l’évolution des mentalités des collaborateurs, des clients et des autres professions.
Il est nécessaire d’avoir une approche par enjeux économiques concurrentiels. Certaines professions sont protégées pour l’exercice économique de leur activité et ne sont pas confrontées aux lois de la concurrence. L’arrivée de l’internet correspond alors au changement de génération.

– Certains professionnels libéraux n’ont jamais travaillé sans internet.
Les plus jeunes diplômés sont naturellement plus ouverts et présentent des opportunités en terme d’innovation et de réflexion. Encore faut-il qu’ils aient été sensibilisés à l’internet au cours de leur formation professionnelle et qu’ils n’entrent pas en conflit direct avec leurs confrères installés.

Internet au point mort : quelques freins communs.


– Les freins sont d’ordre culturel.
Il ne s’agit ni d’une limite déontologique (les codes évoluent), ni d’une contrainte financière (les coûts tendent à diminuer), mais bien d’une volonté : la routine de certains professionnels libéraux et de leurs collaborateurs qui n’ont pas toujours l’occasion de se remettre en question ou d’être confrontés à la concurrence locale, nationale et internationale.

– Les sites connus par certains professionnels sont des contre-exemples les décourageant.
La profusion des sites ainsi que la quasi-inutilité des sites passifs (sans mise à jour régulière) nuisent à la visibilité de la bonne information pouvant démontrer l’intérêt de la rechercher et de la diffuser.

– Les professionnels libéraux expriment leur crainte d’être submergés par le flot d’informations parasites.
Il s’agit en fait de la crainte des “spams”, de la tentation de s’abonner à des publications en ligne, à la profusion des sites. Toutes ces informations, justes ou erronées, prennent du temps pour leur interprétation.

– Les clients des professionnels libéraux ne sont pas tous équipés.
Il est en effet nécessaire de démontrer l’intérêt économique pour le professionnel libéral qui est intéressé par le développement de son chiffre d’affaires. Ses clients doivent donc être aussi équipés et utiliser réellement internet ainsi que dans leurs relations avec eux.

– De nombreux professionnels libéraux prétextent un manque de temps et non pas un manque de connaissance pour justifier leur désintérêt de l’internet.
Fausse pudeur ou réel dilemne de l’entrepreneur libéral et individuel, il est clair que le professionnel manque de temps pour parfaire ses connaissances.

– L’ordinateur est souvent l’outil de la secrétaire.
Les professionnels libéraux ne pratiquent donc pas directement et personnellement l’internet : ils ne sont donc pas en prise directe avec sa réalité et son intérêt.

– Les professionnels libéraux ne sont ni des informaticiens ni des techniciens.
Ils n’ont pas toujours confiance dans les prestataires et les offres commerciales car ils redoutent d’être abusés par manque de connaissance. Ils sont en effet classés dans la catégorie socio-professionnelle la plus sollicitée par des offres publicitaires plus ou moins adaptées à leurs besoins si ce n’est à leur capacité financière d’investissement.

– Les professionnels libéraux connaissent la notion et le prix du conseil.
C’est la base de leur métier. Ils sont donc sensibles à l’argumentation mais craignent d’être abusés.

– Les professionnels libéraux sont capables d’accorder leur confiance.
Les fournisseurs doivent alors exercer en plein leur rôle de conseil et d’expert dans leurs domaines et non pas être uniquement des vendeurs.

– Les professionnels libéraux recherchent des alternatives et rejettent les situations de monopole.
Ils apprécient la nécessaire concurrence des prestataires et notamment des fournisseurs d’accès à l’internet. Néanmoins, dans la pratique, leurs critiques et leurs griefs ne sont pas suivis d’effet et eux-mêmes ne mettent pas en application la logique qu’ils tendent à démontrer lors des réunions publiques ou privées.

– Les professionnels libéraux regrettent le temps à consacrer à la mise en place de l’internet.
Que ce soit pour eux-mêmes ou pour leur personnel, ils doivent gérer le temps de la formation, de l’utilisation, de la correction des erreurs et des pannes, et parfois de la mauvaise volonté.

– Certains professionnels libéraux s’épuisent face à l’inertie de leur association ou de leurs confrères.
Plus rapides ou plus ouverts, par curiosité ou nécessité, ils utilisent plus volontiers internet et sont confrontés à la “paresse” (le mot revient régulièrement) de leurs interlocuteurs.

– Certains professionnels libéraux sont confrontés à la notion de compétence territoriale.
Ils ne sont donc pas en situation concurrentielle mais monopolistique et estiment qu’ils sont incontournables. Ils ne sont donc pas ouverts aux enjeux de l’internet en terme d’image et de service à la clientèle.

 

Retour table de l’organisation des Idées reçues et données


Les professionnels libéraux sont des chefs d’entreprise.


– Les professionnels libéraux sont des chefs d’entreprises, des entrepreneurs libéraux et ont également pour objectif de rentabiliser leurs activités.
Internet doit y contribuer. Pour gagner de l’argent, il est nécessaire d’exercer plus (plus de nouvelles prestations avec d’anciens clients, gain de nouveaux clients) ou de dépenser moins (économie, partage et optimisation des frais).

– Les professionnels libéraux s’interrogent sur la capacité/volonté de leurs clients à payer des services nouveaux à valeur ajoutée justifiée par l’utilisation de l’internet.
Internet est associé à l’idée de la gratuité. Le professionnel doit réellement faire la démonstration de l’intérêt afin de justifier une prestation payante qui, souvent, serait gratuite sans internet.

– Les clients sont prêts à payer de nouveaux services sous conditions.
Internet n’est qu’un outil qui doit faciliter la relation entre le professionnel et son client : l’intérêt est donc réciproque car il permet aux deux de réduire des coûts.

– Les professionnels libéraux distinguent les prestations en fonction du type de clientèle : réguliers ou occasionnels, particuliers, entreprises ou administrations.
La nature de la relation et le service pouvant être apporté par internet sont dont différents. Certaines professions autorisent ainsi l’utilisation de l’internet pour des clients réguliers. De même, les prestations en ligne demandées par certains clients se limitent au simple transfert de documents.

– Rares sont les professionnels libéraux qui constatent une modification de leur chiffre d’affaires.
Internet apporte une notoriété ou une visibilité et est un outil pour rechercher des informations.

– Pour de nombreux professionnels libéraux, internet n’est qu’un miroir aux alouettes.
Internet n’est qu’un moyen et non pas une fin sauf pour des activités très précises pouvant être assimilées à des centres de profit, sans pour autant assurer tous les revenus d’une activité traditionnelle.

– L’utilisation de l’internet n’a pas d’incidence clientèle si ce n’est certains clients sensibles à la possibilité de l’utiliser.
Les professionnels libéraux peuvent alors transformer cet intérêt en fidélisant la clientèle et en lui proposant de nouveaux services. L’incidence sera donc progressive mais n’est généralement pas constaté dans des délais brefs.

 

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L’Observatoire national de l’environnement internet des professions libérales (API-PL) contribue à la préparation du Sommet mondial pour la société de l’information à l’UNESCO le 15 juillet

Les professionnels libéraux concernés par la représentation dans la société civile et par les nouvelles technologies sont invités pour une contribution générique mais sous signatures individuelles :

Quelle est la place des professions libérales dans la société civile ? Comment peuvent-elles contribuer au Sommet mondial ? http://www.apipl.org/calendrier.html#Auditions0703

Préparation du Sommet mondial pour la Société de l’Information à l’UNESCO, du 15 au 18 juillet :
http://www.itu.int/wsis/preparatory/prepcom/intersessional/index-fr.html

Session d’auditions de professionnels libéraux : le mardi 15 juillet, de 15 h à 18 h, salle numéro 9, à l’UNESCO. Inscription obligatoire. Les dates (15-18 juillet) sont celles choisies officiellement par les organisateurs : l’Observatoire se devait de contribuer dans cette même période et dans le même lieu, malgré les congés d’été.

Aussi l’Observatoire propose-t-il également de contribuer à distance par courrier électronique : apipl@apipl.org

Pour mémoire :

L’Observatoire contribue et est accrédité depuis PrepCom1 (voir http://www.geneva2003.org/home/events/documents/ws1.htm) et à la réunion Pan Europe à Bucarest (http://www.apipl.org/calendrier20022.html#Bucarest711).

Pascal Beder, greffier associé du Tribunal de Commerce de Paris, prend la présidence de la commission ” création d’entreprise ” de l’Observatoire national API-PL

L’Obsevatoire API-PL (Association pour la Promotion d’Internet auprès des Professions Libérales), fait appel à Pascal Beder, greffier associé du Tribunal de Commerce de Paris pour prendre la direction de la commission ” création d’entreprise ” chargée de conduire les différentes réflexions autour de ce sujet.

Le parcours professionnel de Pascal Beder semblait tout tracé pour le mener à cette nouvelle mission. A 43 ans, ce ” multi-diplômé ” (maîtrise de droit, diplôme des arts et métiers, Ecole Nationale des Greffes, diplôme d’étude supérieure en technique d’organisation et informatique) a réalisé un parcours sans faute.

Après avoir été successivement en poste en qualité de greffier en Chef au Parquet du Tribunal de Grande Instance de Créteil (86-89), il intègre la Cour de Cassation en tant que greffier en chef (89-91) puis le cabinet du Garde des Sceaux de la Chancellerie au poste de chef de service. Suite à une mission auprès du Tribunal de Commerce de Paris, il rejoint ce dernier en qualité de greffier associé en 1993. Une fonction qu’il continu d’exercer avec succès et détermination.

Homme de réflexion, il préside parallèlement deux associations : Digigreffe (depuis décembre 2000) et l’Association Syndicale de Greffiers de Commerce de France (de 1998 à 2001) dont il est aujourd’hui le Président honoraire et membre actif.

Passionné par le droit de l’entreprise, il publie également une série d’essais de législation comparative autour du droit des sociétés.

” Je suis honoré que Thierry Bouchard, président de l’Observatoire API-PL m’ait confié la direction de cette commission. Je m’intéresse depuis de nombreuses années à la création d’entreprise et depuis 3 ans aux vastes enjeux de l’Economie Numérique. . Par ailleurs, je suis convaincu des atouts de l’Internet qui touche désormais l’ensemble des professions libérales. En concertation avec celles-ci, nous tenterons de répondre à leurs interrogations et nous les aiderons à mener à bien leurs projets. ” déclare Pascal Beder.

A propos de l’Observatoire national API-PL :

Association fondée en 1999, l’Observatoire API-PL s’est fixé pour objet de faciliter et d’encourager la promotion et l’accès à Internet des Professionnels Libéraux. A ce titre l’observatoire organisé en 6 commissions (Sécurité, Ethique, Formation, Francophonie, Collectivités Locales…) et 8 délégations régionales, mène des actions de terrain grâce à l’engagement actif d’une grande partie de ses correspondants et l’appui des acteurs économiques et politiques, toutes formations confondues. Une convention de partenariat a notamment été signée avec l’Agence Pour la Création d’Entreprises en 2002 : les professionnels libéraux du chiffre (experts-comptables, commissaires au comptes…) et du droit (avocats, greffiers des tribunaux de commerces…) sont au cœur du processus de la création. Livres blancs, campagnes de sensibilisation, études propectives, concours, figurent en bonne place dans les actions de l’API-PL au quotidien qui a remis un Rapport au Premier ministre en octobre 2002. A consulter sur http://www.apipl.org/tdf/tdf2002/Rapport2002.html

A propos du greffe de Tribunal de commerce de Paris :

Le greffe est une société civile professionnelle de 265 salariés dirigée par trois greffiers associés officiers publics et ministériels nommés par le Garde des Sceaux. Il assure une double mission juridique et judiciaire. Structure responsable de l’assistance du Président et des Juges du Tribunal de commerce, le greffe gère l’ensemble des registres des entreprises, notamment le Registre du Commerce des Sociétés qui contient à Paris intra-muros 298 000 entreprises en activité. Tous dossiers confondus, le greffe de Paris a traité en 2002 143 000 formalités légales et 102 000 décisions de justice, et a enregistré 90 000 inscriptions de privilèges. Il a aussi traité des dossiers de prévention de difficulté de 1500 entreprises.

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Interviews

Claudie HAIGNERE

ministre délégué à la recherche et aux nouvelles technologies

Une ministre dans l’espace… numérique.
Claudie Haigneré et Thierry Bouchard, directeur de la rédaction Internet Libéral, avril 2003.

Je suis heureuse de m’exprimer dans votre revue l’Internet Libéral à l’occasion de la Semaine Européenne des Technologies de l’Information, placé sous mon patronage, et qui se déroule du 1er au 3 avril 2003.

Q : Madame la Ministre, vous êtes en charge des nouvelles technologies et marraine de la Fête de l’Internet qui vient de s’achever. Pouvez-vous nous indiquer ce que vous en retirez ?

Sur le thème ” Pourquoi pas nous ! “, avec un point d’exclamation, nous avons voulu attirer ceux qui n’ont pas accès à Internet, ceux qui n’en ont pas le réflexe.

Au cours de cette Fête, un coup d’accélérateur est donné cette année à l’opération ” Internéthon ” de l’AFNET, permettant de recycler, vers des associations éducatives et d’insertion, des ordinateurs non utilisés dans les administrations et les entreprises; cette opération dépasse le temps de la fête de l’Internet.

Nous avons monté à la Cité des Sciences et de l’Industrie un ” e-Village ” et j’y ai participé à un ” cyber-colloque ” avec le Cantal et la Haute-Saône, destiné à montrer comment l’Internet satellitaire peut contribuer au désenclavement numérique des territoires.

Enfin, la fête de l’Internet, ce sont 1200 opérations montées dans nos régions, sur la semaine ou le week-end, par des associations, souvent bénévoles, avec l’appui de collectivités locales, d’entreprises !

Et notre action continue, évidemment bien au-delà de la Fête de l’Internet.

 

Q : Huit mois se sont écoulés depuis la présentation du plan de l’action gouvernementale RESO 2007. Est-ce trop tôt pour faire un premier état des lieux ?

La politique des nouvelles technologies de l’information et de la communication, que j’ai l’honneur de coordonner au sein du Gouvernement, comporte trois axes complémentaires :

– Une action sur l’offre, pour reprendre l’expression de J.P. Raffarin dans le plan RE/SO 2007, c’est à dire sur l’équipement et l’accès Internet.

– Une action législative, qui consiste principalement en la transposition de directives européennes existantes.

– Une action de pédagogie et d’incitation vis-à-vis de l’ensemble de nos concitoyens, consistant à promouvoir les usages de l’Internet pour tous.

Concernant le premier point, l’équipement et l’accès Internet, le chantier a énormément bougé dans les huit derniers mois : baisse des tarifs ADSL à 30 euros/mois, libéralisation totale du Wi-Fi, suppression de la taxe par antenne sur l’Internet satellitaire, fonds de soutien de 8 millions d’euros décidés par le Comité interministériel d’aménagement du territoire (CIADT) pour les technologies alternatives, possibilité pour les collectivités locales d’être opérateurs de télécommunications, mobilisation des crédits FEDER sur ces projets de réseaux des collectivités locales.

Le paysage s’est transformé, nous devons continuer l’action pour expliquer et faire connaître nos décisions auprès des acteurs concernés.

Nous devons aussi poursuivre la libéralisation sur certains points : je cite les CPL (Courants Porteurs en Ligne) qui permettent, à partir d’un point d’accès Internet dans un bâtiment, de répartir l’accès via les câbles électriques existants sans nouveau câblage ; ils sont déjà opérationnels, dans des lycées, des hôpitaux.

 

Q : Et quel programme sur les huit mois à venir jusqu’à fin 2003 ?

Le deuxième point fait l’objet d’un travail législatif en cours (Loi sur la Confiance dans l’Economie numérique) ou en préparation (Transposition de la directive ” Droits d’auteurs et droits voisins dans la Société de l’Information ” ; transposition des quatre directives ” Paquets Télécoms “). Je n’y reviendrai pas ici.

Le troisième point, à savoir la promotion des usages de l’Internet pour tous, sera l’axe principal de notre action sur l’année ; c’est une action de pédagogie et d’incitation qui me paraît indispensable vis-à-vis de nos concitoyens pour une appropriation des nouvelles technologies.

La Fête de l’Internet nous a d’ailleurs donné l’occasion d’illustrer certains des usages de l’Internet.

Mais au-delà de cette semaine de l’Internet qui permet de lancer l’action, c’est une action sur la demande- pour reprendre les termes du plan RESO 2007- que je vais mener tout au long de l’année.

Nous comptons réunir prochainement un Comité Interministériel pour la Société de l’Information où plusieurs mesures en faveur de l’appropriation par le grand public seront annoncées : soutien à des associations nationales de diffusion des usages, déclinaison suivant un certain nombre de thèmes, Internet et Famille, Internet outil d’insertion sociale.

Dans ce chantier grand public, je retrouve des points communs avec la thématique ” science et société ” que je porte : comment donner à nos concitoyens confiance dans la science, dans les technologies ?

Les applications dans le domaine de la santé montrent à nos concitoyens le rôle parfois vital des nouvelles technologies et d’Internet : la télémédecine, la technologie au service du handicap seront des axes importants de la ligne budgétaire ” usages ” que j’ai annoncée en janvier.

Je sais que parmi vos lecteurs professions libérales, il y a de nombreux médecins, souvent utilisateurs de nouvelles technologies, et ils sont conscients de ces problématiques liées à la santé.

Q : A ce propos, comment voyez-vous l’implication des professions libérales dans les nouvelles technologies ?

Je crois que le milieu des professions libérales est déjà grand utilisateur de nouvelles technologies et potentiellement beaucoup plus grand encore, compte tenu du gisement qu’il représente.

Les personnes qui exercent une profession libérale sont souvent pressées par le temps, elles savent ce que représente le temps dans leurs revenus. Les nouvelles technologies leur permettent un gain de temps, que ce soit par l’Internet, que ce soit les assistants personnels, le téléphone mobile.

On pense spontanément à des avocats, qui ont besoin d’aller consulter dans des bases de données distantes des points juridiques essentiels. On pense- de nouveau, mais c’est le médecin qui parle- au médecin avec le RSS, ou avec ses rendez-vous sur son agenda personnel, ou au réseau de télémédecine qui le relie pour certaines consultations à heure fixe avec le CHU local sur des cas difficiles.

Les professions libérales sont aussi des vecteurs des nouvelles technologies dans la population, puisqu’ils sont bien souvent en contact plus que d’autres professions avec nos concitoyens : ils participent par l’exemple à cette œuvre de pédagogie que je mentionnais.

Mais l’ensemble du secteur des professions libérales reste un gisement important, et est concerné comme tous par une appropriation des nouvelles technologies. Votre journal, et votre association, y contribuent par l’écho qu’ils donnent à leur usage.

Edouard de LAMAZE

ancien délégué interministériel aux professions libérales

Edouard de Lamaze et Thierry Bouchard, directeur de la rédaction Internet Libéral, avril 2003.

Vous avez récemment publié un recueil de propos “Cinq années au service des professions libérales” (1) et consacré un chapitre à la nécessité de “préparer les libéraux à la concurrence internationale”.

Vous évoquez internet…

Les nouvelles technologies constituent effectivement une base de développement. Elles modifient le comportement des professionnels, en créant de nouveaux liens et une interactivité entre le professionnel et son client ainsi d’ailleurs qu’entre professionnels. A l’époque, le client se rendait au cabinet de son conseil en ignorant tout. Désormais, les nouvelles technologies permettent aux clients de converser avec les professionnels. Cela change toute la perspective. C’est une évidence en médecine. Grâce à l’Internet, le patient s’est déjà longuement informé sur son problème, et gagne du temps en consultation. Il peut se limiter à des questions spécifiques, un diagnostic particulier. La démarche est bien différente.

La concurrence passe par l’internet ?

Oui, il faut les armer, mais aussi les pousser à s’ouvrir, sans engendrer de chapelles, encore moins de résistances ou de forteresses. J’imagine que certains sont par trop éloignées des réalités quotidiennes. Nous devons conserver la tête froide, et ne jamais perdre de vue le professionnel qui revendique, au quotidien, certaines mesures spécifiques d’aide à la création d’entreprise, à la collaboration ou autres. Mais ces professionnels doivent réaliser qu’ils profiteront aussi de ces grandes idées. La certification, ainsi que la recherche de qualité sont des exigences croissantes de leurs clients.

Les professionnels libéraux sont des chefs d’entreprise, comme les autres. Internet touche l’ensemble de l’économie.

La révolution mondiale dans la communication que constitue internet n’a pas épargné l’ensemble de professions libérales. Après le fax, l’e-mail est devenu l’un des éléments principaux des échanges. Sa rapidité mais aussi ses possibilités de reproduction à distance, sans limite, en ont fait un instrument de commerce inégalable. Encore faut-il que des règles soient établies pour éviter les fraudes et assurer la sécurité des transactions.

Le courrier électronique est en effet la première fonctionnalité de l’internet utilisée par les libéraux…

Si la correspondance par messagerie électronique est utilisable et utilisée dans tous les domaines, les règles sont différentes lorsque les professionnels sont astreints à un secret professionnel absolu ou relatif. Il est évident que la correspondance entre médecins, au sujet d’un malade, doit être protégée comme doit l’être celle de l’avocat et de son client, mais à un degré moindre celle de l’architecte ou du conseil-paysagiste !

Certaines professions libérales sont réglementées, d’autres non. La capacité à utiliser internet sera donc différente. Qui doit suivre cela ? Prenez en exemple les avocats…

Ce sont les professions, et principalement les professions organisées, qui doivent mettre au point les règles d’utilisation de la messagerie électronique entre les professionnels et celle destinée à leurs clients ou provenant de ceux-ci.

Plus particulièrement, les avocats doivent s’assurer de la sécurité des échanges qu’ils peuvent avoir avec leurs clients mais aussi avec les juridictions. Il est évident que les Juges ne peuvent envisager de recevoir des informations électroniques ou des textes dont ils ne pourraient s’assurer de l’authenticité de leur auteur. C’est, dans ce domaine, en particulier, que doit être définie la “signature électronique” authentifiée par un tiers certificateur qui donne foi, en même temps, à l’intégrité du document transmis et à la personnalité de l’auteur.

Il y a bien une différence entre les différentes professions libérales. Il y a également une disparité entre les cabinets d’avocats, non ?

Tous les cabinets internationaux, tous les cabinets structurés disposent de la correspondance électronique comme on utilisait hier le fax ou naguère le téléphone ou le télex. Mais l’équipement informatique des cabinets et, en particulier, des cabinets d’avocats exerçant individuellement, n’est pas suffisant pour que tous les profesionnels du droit puissent utiliser vraiment ce moyen technologique nouveau de communication. Il en résulte une certaine disparité dans l’exercice des professions.

L’Observatoire présente quelques recommandations concernant le financement des équipements obligatoires en particulier pour ceux concernant la sécurité… Il y a bien un frein déontologique, économique et technique occasionné par le courrier électronique. L’autre usage concerne la recherche d’informations en ligne.

L’absence d’utilisation du courrier électronique n’est pas le seul handicap supporté par les cabinets sous-équipés. En effet, pour tous les professionnels libéraux, le “Net” est devenu, sans contestation, un outil de documentation indispensable. Les accès aux banques de données, dans tous les domaines, permettent une approche immédiate de la documentation la plus récente, la plus complète.

Effectivement… et à nouveau nous sommes confrontés à la nécessité d’adapter la “technique” à la “déontologie”. Notre Rapport met en évidence ce problème d’inadaptation.

Les avantages techniques ne vont pas sans une exigence éthique pour tous les professionnels et, en outre, déontologique dans toutes les professions exigeant des règles particulières.

Si des tiers certificateurs peuvent apporter la garantie de l’intégrité du document et de son origine, il faut concevoir en matière de documentation un partage de la connaissance et du savoir qui doit permettre de donner, à tous, les mêmes chances de réussite.

Ces éléments complémentaires doivent guider la réflexion des autorités professionnelles dans leur étude sur le développement d’un tel outil dans chaque exercice professionnel.

Et pour les avocats ?

Les avocats, quant à eux, doivent faire face à toutes ces préoccupations. Les Ordres doivent s’assurer le partage de la connaissance entre tous par un accès facilité à des banques de données indépendantes. Ils doivent assurer la sécurité des correspondances entre avocats et entre les avocats et leurs clients. Ils doivent également devenir les tiers certificateurs sans lesquels il ne peut y avoir de transfert entre les avocats et les juridictions.

Vous venez d’évoquer la notion d’indépendance et de certification ainsi que le rôle des Ordres. Dans son Rapport, l’Observatoire regrette la situation décevante, le manque de communication et de connaissance des véritables besoins des usagers. Il est également reproché les ambitions des associations professionnelles et des entreprises souhaitant être prédominantes dans ce marché de prescripteurs. Les professionnels libéraux n’utilisent pas encore internet comme ils le devraient, comme ils le souhaiteraient.

Quelles seraient votre recommandation et votre conclusion ?

Il appartient à ceux qui briguent les suffrages de leurs pairs de se préoccuper de l’ensemble des problèmes que pose le “Net” dans chacune des professions pour que les uns et les autres puissent bénéficier de ces nouvelles technologies sans lesquelles un professionnel libéral ne pourra plus demain survivre.

Renaud DUTREIL

secrétaire d’Etat aux PME, au commerce, à l’artisanat, à la consommation et aux professions libérales

Thierry Bouchard, directeur de la rédaction Internet Libéral, avril 2003,
Me Lionel Revello, vice-président à l’action européenne de l’Observatoire API-PL,
et Renaud Dutreil.

Le secrétariat d’Etat que m’a confié Jean-Pierre RAFFARIN porte dans son nouvel intitulé même l’intérêt du gouvernement pour les Petites et Moyennes Entreprises et les Professions libérales.

D’une manière pratique et concrète, les professionnels libéraux disposent des environnements légaux, déontologiques et techniques leur permettant d’exercer leur rôle de conseil auprès des entreprises. Il appartient à chacun d’eux de se conformer aux règles et usages de leur profession. La sécurité est au cœur même de leurs relations : échange de courriers électroniques, certification, protection contre les attaques…

Des organismes tels que la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés, le Forum des droits sur l’internet, l’Observatoire API-PL et même l’Agence Pour la Création d’Entreprises contribuent à informer les professions libérales, les dirigeants des entreprises et leurs créateurs.

Si l’on a pu observer un essoufflement de l’économie dite “nouvelle”, il n’en demeure pas moins que l’internet permet de traiter au mieux les informations lors de leur recherche et de leur transmission, et ce quelle que soit la taille de l’entreprise et quel que ce soit son secteur d’activité.

L’innovation dans les entreprises est une affaire de technologie et de volonté.

Michel ROCARD

ancien Premier ministre, président Afrique Initiatives

Quelles relations entre économie sociale et/ou solidaire et l’action humanitaire ?

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. Actions humanitaires : en amont ou en aval ?

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Nouvelles technologies pour l’Afrique.

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Colloque

Ouverture par Thierry Bouchard, Président de l’Observatoire API-PL :

 

Mesdames, Messieurs,

Depuis quelques jours, on me pose la question : pourquoi l’Observatoire des professions libérales organise-t-il ce colloque ?

Pour répondre, j’ai envie de citer Montaigne à propos de son amitié pour La Boétie : “Si on me presse de dire pourquoi je l’aimais, je sens que cela ne peut s’exprimer qu’en répondant : parce que c’était lui, parce que c’était moi”.

J’ai donc envie de répondre : parce que c’était nous – des professionnels libéraux qui partagent une certaine vision de la solidarité -, parce que ce sujet – la solidarité – est malheureusement toujours dans l’actualité.

Je dois revenir un peu sur l’action de l’Observatoire. Il s’agit d’une initiative indépendante. Nous avons 3 ans. L’idée de l’Observatoire a en effet germé en début d’année 1999 : inciter les professionnels libéraux à utiliser internet. Nous étions dans le contexte de toutes les questions concernant internet : à quoi ça sert ? est-ce que j’en ai besoin ? qu’est-ce que cela va m’apporter ?

Nous sommes donc allés à la rencontre des professions libérales, partout en France, puisque nous avons réalisé un tour de France, en 2000, en 13 étapes. Ce tour de France a d’ailleurs été lancé ici à Toulouse, à l’Hôtel de la Région et au Capitole. Il s’est achevé par un colloque au Sénat, en novembre 2000. Ce tour de France était parrainé par Jean-Pierre RAFFARIN, président de l’association des Régions de France et par Jean-Pierre SUEUR, président de l’association des Maires des Grandes Villes.

Nous avons rencontré et écouté ces professionnels qui sont au cœur même de la vie des villes et des villages. Le sujet a d’ailleurs été évoqué lors de notre colloque au Sénat : Pierre BONTE était là pour en parler. Vous êtes un particulier, vous allez voir votre médecin ou votre dentiste – ce sont des professionnels libéraux -, vous ne payez pas vos factures, alors cette fois, c’est l’huissier qui vient vous voir – c’est un professionnel libéral -… Vous regardez à la télévision des mannequins, des sportifs, des artistes… Certains sont des professionnels libéraux ! Vous êtes chef d’entreprise, vous avez l’obligation de réaliser certaines démarches avec un avocat et un expert-comptable… Ce sont tous des professionnels libéraux.

Utiliser internet est donc essentiel à l’heure de l’optimisation des services des entreprises et de l’Etat. Avec des vitesses différentes suivant les régions et suivant les pays.

L’observatoire s’est donc intéressé aux initiatives étrangères : rien que cette année 2001, nous sommes allés au Sénégal, au Maroc et en Malaisie… Nous devions aller aux Etats-Unis… Seulement, ce 11 septembre, notre délégation étant dans un avion, au dessus de l’Atlantique, à destination de Los Angeles, nous avons rebroussé chemin. Cette mission “Nouvelle Economie” était d’ailleurs parrainée par Christian PIERRET, secrétaire d’Etat à l’Industrie… Et certains membres de notre délégation seront parmi avec aujourd’hui : Jacques GODFRAIN, Gérard BAPT, Bertrand SERP qui représentait la ville de Toulouse et son maire Philippe DOUSTE-BLAZY…

Il est essentiel de s’intéresser à ce qui se passe à l’étranger pour apprendre, découvrir les initiatives : s’inspirer des bonnes et éviter les moins bonnes.

Alors pourquoi nous nous intéressons aujourd’hui à la solidarité et aux actions internationales ?

Ce n’est pas aujourd’hui que cet intérêt à débuté mais c’est dès la création de l’Observatoire et à la mise en place de sa vice-présidence.

Le colloque d’aujourd’hui est inscrit au calendrier de l’Année internationale des Volontaires des Nations Unies depuis le 7 mai 2001 sur le thème générique de l’internet et de l’humanitaire, et plus précisément sur les relations nord-sud des professions libérales, la place d’internet dans l’humanitaire et internet outil de solidarité, avec pour lieu Toulouse.

Depuis cette date, nous avons été confortés au moins à 2 reprises dans le choix de notre lieu et de notre sujet.

Tout d’abord, la catastrophe du 21 septembre, à Toulouse. Je suis doublement touché. D’une part, parce que je réside à Toulouse et que j’étais dans la ville rose ce jour. Et d’autre part parce que le siège de l’Observatoire – bien que national – est à Toulouse.

Ensuite, la date du 20 novembre 2001 est aussi à remarquer : Kofi ANNAN, secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies a lancé un groupe de travail sur le rôle des nouvelles technologies dans la lutte contre la pauvreté dans le monde.

Les intervenants de ce jour sont en plein dans l’actualité par le lieu et par la date.

Aujourd’hui, je ne vois ici que des femmes et des hommes de bonne volonté. “Il n’y a pas de plaisir comparable à celui de rencontrer un vieil ami, excepté peut-être celui de s’en faire un nouveau” a écrit Rudyard KIPLING.

Alors, mes amis, je vous souhaite à nouveau la bienvenue. A vous tous, au delà des fonctions et des titres

Je vais pourtant me contredire à l’intant même : dans d’autres circonstances plus administratives, pour démontrer notre intérêt pour cette action solidaire et humanitaire, la vice-présidence de notre Observatoire porte la désignation “vice-présidence à l’action solidaire”. Elle a été confiée au Dr Philippe CHARTIER, médecin à Poitiers et également président de la Conférence régionale la Ligue contre le cancer (Poitou-Charentes) et vice-président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Poitiers. Il ne s’agit pas d’une commission ou d’un groupe de travail : c’est l’ensemble de nos travaux qui doivent avoir pour fil conducteur cette écoute de l’autre, ici en France et ailleurs à l’étranger. Pour renforcer cette démarche, nous avons confié à Me Gérard SABATER, ancien bâtonnier de l’ordre des avocats à Draguignan, la présidence de notre Commission Ethique pour avoir une vision transversale des déontologies des différentes professions en France et à l’étranger.

Les professionnels libéraux ont toujours été à la pointe de l’humanitaire : prenez pour exemple les médecins… Je fais allusion à Médecins sans Frontières et à Médecins du Monde… Le Dr Philippe CHARTIER est également impliqué dans ces démarches puisqu’il offre régulièrement du matériel médical dans des pays d’Amérique Latine, d’Afrique et d’Asie..

D’autres professions libérales s’intéressent à la solidarité : les avocats, par exemple. Me SABATER évoquera notamment les actions qu’il poursuit avec les avocats de Madagascar…

Les professionnels libéraux qui s’exprimerons aujourd’hui le feront à titre individuel et non pas au nom de leur Ordre. Nous avons en effet le plaisir d’avoir parmi nous des médecins, des avocats, des architectes, des géomètres, des pharmaciens, des experts-comptables… des paysans… Ce ne sont pas des professionnels libéraux… quoique dans l’esprit, ils ne sont pas bien éloignés : ce sont des personnes non-salariées qui ne comptent pas leur temps… Il y a donc aussi des représentants de Paysans sans Frontières…

Les plus jeunes et les plus anciens témoigneront et parleront de leurs expériences.

Nous avons tous la même optique, bien évidemment nous n’en avons pas le monopole : il ne s’agit que d’une fibre… Nous la partageons avec d’autres structures qui ne sont pas toujours mises en avant, soit par la presse – peut être parce que leurs actions sont moins spectaculaires aux heures de grande audience… – soit parce que leur mode de fonctionnement diffère de celui des grosses structures humanitaires – qui n’ont d’ailleurs pas besoin du colloque d’aujourd’hui pour assurer leur promotion : leurs budgets sont de plusieurs dizaines de millions de francs avec des contraintes de rentabilité, de frais fixes à couvrir… tout un langage qui peut parfois s’éloigner des besoins du terrain… -. Les témoins d’aujourd’hui sont plus modestes et plus discrets : on peut être efficace et agir discrètement, non pas en secret, mais avec discrétion. Le don ne doit pas s’effectuer dans une logique d’image mais bien en acte individuel et spontané.

L’Observatoire a décidé de soutenir ces actions. Nous en reparlerons au cours de cette journée.

“Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que lui donner un poisson” aurait dit Confucius… Nous réfléchirons donc aux démarches en matière d’éducation et de formation…

J’évoquais à l’instant les “grandes structures de l’humanitaire”. Elles sont nécessaires, c’est évident. Mais elles n’ont pas le même mode de fonctionnement… Les grosses opérations ont besoin de logistique, de moyens… Bien évidemment, personne n’a la certitude que Confucius aurait dit cela – on lui prête tellement de sagesse et de bonnes formules… -. Par contre, c’est sûr, une société qui s’intéresse aux micro-crédits dans les pays en voie de développement a écrit : “Certes, mais à quoi sert de savoir pêcher si on n’a pas les moyens d’acheter une barque, un filet ou une canne à pêche ?”

Sincèrement, je préférerais donner aussi la barque, le filet et la canne à pêche plutôt que de les vendre… L’internethon permet de faire cela… Nous en reparlerons aujourd’hui. Mais attention aux cadeaux empoisonnés…

Certains feront le lien avec le commerce équitable…

La journée va donc s’articuler ainsi :

Après les interventions d’accueil et de soutien des institutions – j’ai demandé à Françoise de VEYRINAS d’évoquer la solidarité de proximité… Il y a des besoins à 1000 km, certes, mais également à 100 mètres d’ici-même -, j’ai demandé aussi au député Gérard BAPT d’intervenir -.

Nous écouterons ensuite quelques experts en matière d’utilisation d’internet dans l’environnement humanitaire. Internet doit être une facilité et non pas une contrainte.

M. Bernard GUITARD DE BELBERAUD parlera au nom de tous les présidents et présidentes des clubs service de la région toulousaine qui seront tous présents aujourd’hui : l’inner-wheel, les kiwanis, les Lions, le Rotary, les Soroptimist et le Zonta…

C’est vrai qu’aujourd’hui on parlera beaucoup… mais on écoutera encore plus….

Viendra donc ensuite le temps d’écouter les témoignages des pays. Nous avons la chance d’avoir la visite de délégations étrangères – tout au moins celles qui ont pu obtenir un visa… je dois en effet dire qu’une délégation africaine a attiré notre attention sur son impossibilité d’obtenir ce document à temps, le consulat étant fermé… -. Des associations évoqueront également leurs missions de terrain.

 

J’annoncerai ensuite les dotations de l’Observatoire.

Après la réception au Capitole, nous reprendrons nos travaux avec j’espère la même vigueur, à 14 h 30, pour notre conférence publique.

 

Deux tables rondes se dérouleront ensuite ici, simultanément, dans les salles de la Maison du Sénéchal mises à disposition par la Ville de Toulouse, dans cet amphithéâtre et dans une autre salle. Ces réunions sont réservées aux personnalités qualifiées et ne sont donc pas publiques.

Le colloque s’achèvera par les conclusions du Dr CHARTIER, de Gérard BAPT et de Jacques GODFRAIN.

Lorsque je dit que ce colloque s’achèvera, je ne veux parler que de cette journée. Nos travaux ne font que débuter et nous essayerons de les répandre à l’extérieur de ce lieu en soutenant des missions d’associations de solidarité et humanitaires, en diffusant les Actes – toutes les interventions seront en effet enregistrées – et en organisant notre propre mission au Cambodge. La date est déjà fixée : nous serons notamment à Phnom Penh du 17 au 24 avril 2002.

Les trois maîtres-mot de cette journée seront donc bien : internet, solidarité, humanitaire. En y réfléchissant bien, nous toucherons des points essentiels de la devise : liberté, égalité, fraternité.

Je vous souhaite, je nous souhaite, une bonne journée de travail.

Dotations de l’Observatoire API-PL :

10 dossiers ont été reçus dont 3 hors délais, le dernier étant parvenu ce vendredi 7 décembre.

L’Observatoire n’est donc pas en mesure de présenter aujourd’hui une sélection des 10 meilleurs dossiers et ne peut que regretter ce faible nombre.

Néanmoins, afin de ne pas trop pénaliser les associations, l’Observatoire a décidé, à titre exceptionnel, de soutenir ces initiatives. Certes, dans une moindre mesure. Les trois dotations prévues (3000, 1500 et 500 euros) ne sont donc pas attribuées cette année.

Aussi, l’Observatoire a le plaisir d’annoncer que les 10 dossiers :

Aide Médicale et Développement, de Grenoble (38)
Agriculteurs Français et Développement International, d’Albi (81)
Essor, de Castanet-Tolosan (31)
Géomètres Sans Frontières, de Bourges (18)
Organisation Internationale pour la Coopération et le Développement, de Toulouse (31)
Pharmaciens Sans Frontières, de Gaillac (81)
Rotary Club Jacobins-Toulouse (31)
Santé Sud, de Marseille (13)
Solidarinet, du Perreux-sur-Marne (94)
Solidarité, de Gaillac (81)

se voient offrir un appareil photo numérique.

La remise officielle s’effectuera à Paris, le 28 mars 2002, dans le cadre de l’Espace International de la Semaine Européenne des Technologies de l’Information dont l’Observatoire API-PL est partenaire.

 

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